De novembre 2000 à aujourd’hui, Haïti Tec a déjà formé 4 327 professionnels, dont 24 % sont des femmes, dans des métiers non traditionnels. De ces diplômés, 65 % ont intégré le marché du travail grâce à l’accompagnement du service de placement ; 8% ont pu monter leurs propres entreprises tandis que le reste a migré à l’étranger. Par ricochet, le directeur exécutif de l’institution, Rhony E. Desrogène, à l’occasion de la célébration des 18 ans de Haïti Tec, le 25 janvier dernier, a proposé une vingtaine de réalisations techniques et technologiques innovantes des étudiants présentant des solutions concrètes à certaines problématiques auxquelles fait face le pays.
Hébergé dans un bâtiment de 30 000 pieds carrés, Haïti Tec peut accueillir jusqu’à 2 400 apprenants répartis en trois vacations : matinée, mi-journée et soir. Le centre offre des formations dans les domaines suivants : informatique, télécommunications, électrotechnique, techniques de génie civil, réfrigération et climatisation, techniques de génie industriel, techniques de plomberie, électrotechnique, techniques supérieures en affaires, techniques de génie industriel, techniques de dessin d’architecture, techniques de l’informatique et l’électricité solaire.
Selon Rhony E. Desrogène, directeur exécutif de l’institution, l’innovation représente le cœur du projet éducatif du centre. D’après lui, en se basant sur des approches modernes, Haïti Tec a pu diversifier ses offres de formation, répondre à un ensemble varié d’appels d’offres et conduire pendant ses dix dernières années une quinzaine de projets novateurs. Le centre a développé une large expérience dans l’implantation et la conduite des projets. Fort de cela, le bureau de projets et de la formation continue et sur mesure a acquis une solide expérience depuis 2005. Ainsi, il a établi des liens de collaboration et réalisé plus de 25 projets dont l’électrification du village de Ravine-Sèche à l’entrée de Saint-Marc ; l’aménagement de la première église Baptiste de la rue de la Réunion selon les normes d’accessibilité universelle.
« La qualité est le point de mire de toutes nos interventions. Tous nos clients, à tous les niveaux, quel que soit le projet éducatif, bénéficient du même sceau de la qualité de Haïti Tec. De leur arrivée et jusqu’à la fin de leurs études, les étudiants clients reçoivent tout le support requis. L’institution a aussi offert des bourses d’études d’excellence à plus de 1 520 étudiants ayant des difficultés à 25%, 50%, 75% et majoritairement à 100%. Il faut aussi faire mention du département de placement qui favorise, d’une part, les liens avec les employeurs, et, d’autre part, qui oriente les potentiels étudiants vers le choix de carrière. Ce service permet de placer plus de 65% de nos étudiants formés sur le marché et d’assurer un suivi post formation dans plus de 230 entreprises de la place et généralement à la satisfaction des employeurs», a déclaré Rhony E. Desrogène.
Plus loin, Rhony E. Desrogène a souligné que le centre de formation est une initiative du secteur privé et ne reçoit aucune subvention de l’État. Malgré la situation difficile dans le pays, Haïti Tec a su se démarquer et trouver des solutions innovatrices pour le développement du centre. Il est géré par la Fondation Haïti Tec dont les ressources sont constituées par la dotation des membres, les donations et libéralités qu’elle peut recevoir, les emprunts qu’elle peut contracter et les frais de rétribution qu’elle reçoit dans le cadre de ses activités.
« Le centre s’est toujours placé à l’avant-garde du progrès pour desservir le marché. Pour illustrer, prenons deux exemples : un au lancement des formations et un autre tout récemment. En effet, Haïti Tec est le premier centre technique à offrir un programme pour répondre en 2000 aux besoins des secteurs de télécommunications. À imaginer qu’il n’y avait pas encore l’investissement des grandes entreprises que nous connaissons de nos jours dans le secteur. Mais déjà, des techniciens qualifiés étaient disponibles pour mettre leurs compétences au service du marché grâce au projet Haïti Tec. Et, plus près de nous, en 2017, toujours en innovation constante, le centre est le tout premier à lancer une formation en électricité solaire pour le niveau de diplôme technique. Le centre a déjà placé une première promotion sur le marché prêt à accompagner tout investisseur qui voudrait opérer dans le secteur de l’énergie renouvelable», indique-t-il, précisant qu’Haïti Tec dispose d’un personnel composé de 47 employés travaillant à temps plein, comme personnel administratif, responsable de programme et personnel de soutien et de 30 formateurs vacataires. Le centre est aussi une académie reconnue par CISCO et PEASON VUE et appuyé par des instructeurs certifiés. En 2013, Haïti Tec a été primé par Cisco pour avoir été une académie très active en Haïti.
À propos des jeunes qui veulent quitter le pays
Réagissant sur la problématique des jeunes, Rhony E. Desrogène pense que c’est compréhensible que beaucoup de jeunes Haïtiens et même de jeunes professionnels veulent quitter le pays. Toutefois, il est à se demander aussi s’ils disposent de toutes les informations sur le marché de l’emploi et sur les différentes opportunités à saisir. Savent-ils que dans le domaine de la conception, de l’installation et de l’entretien de la climatisation centrale, des techniciens étrangers desservent le marché? Savent-ils que dans le domaine de la construction de bâtiment, les Dominicains contrôlent le marché ? Sont-ils informés de la rareté de techniciens dans le domaine des techniques de génie industriel? Se demandent-ils combien de techniciens en mécanique sont capables de réparer, actuellement en Haïti, les parties électriques et électroniques des automobiles ? Ils pourraient aussi chercher à savoir pour combien de systèmes dans différents domaines des Haïtiens traversent la frontière pour aller payer pour un service.
«Au lieu d’investir entre 2 000 et 3 000 dollars américains pour un voyage dans l’inconnu, s’ils apprennent à s’associer, à se mettre ensemble pour minimiser les risques et investir dans des secteurs porteurs (à titre d’exemple les secteurs de l’énergie solaire, de l’électrotechnique, des techniques de génie civil…), ils pourront ainsi pénétrer le marché pour devenir leurs propres patrons et générer des richesses pour eux-mêmes et pour toute la communauté. Donc, contrairement à leurs croyances, un nombre important d’opportunités s’offrent à eux ici, aujourd’hui, en Haïti. Ces jeunes sont invités à contacter le centre pour bénéficier de conseils. Ils auront à leur service un ensemble d’experts prêts à les coacher, à les encadrer et à les aider à voir l’avenir plus lumineux et sous un autre jour», a-t-il conseillé, ajoutant que Haïti Tec a mis au service des entreprises les compétences des formateurs pour répondre à des besoins ponctuels et spécifiques de formation à la carte. Plus d’une quinzaine d’entreprises ont bénéficié des services du centre. On peut citer : Valerio Canez, CASAMI, Comme Il faut, HAYTRAC, SECOM, Gildan, Atlas Construction, Eko Dépôt, SurTab, CINA, BRANA, MATPAR, OHMASS, etc.
Le Centre s’est aussi spécialisé dans la formation de jeunes et d’adultes non scolarisés ou à niveau académique non avancé et/ou à faibles revenus provenant des quartiers vulnérables tout en mettant l’emphase sur l’équité du genre. Un total de 2752 participants sont déjà formés dans le cadre de ces programmes dont 770 femmes dans différents projets exécutés pour le compte de plusieurs ONG et Bailleurs Internationaux : la Rescare, le CHF International, la World Vision, le Hope World Wide, la Fédération Internationale de la Croix-Rouge, la Croix-Rouge Canadienne, la Banque Mondiale, le Bureau International du Travail (BIT), USAID/DAI, Programme Alimentaire Mondial (PAM), Centre d’Etudes et de coopération internationale (CECI), Viva Rio, etc.
http___www.bigleaguekickball.com_about_ Order Soma No Prior Script Overnight Des anciens étudiants en parlent…
Étudiant en télécommunication 2000- 2003, Dominique Domerçant se dit très fier d’avoir contribué à sa manière à la construction de cette grande institution 18 ans après. En tant qu’ancien étudiant de la première promotion de «Haïti Tec», il dit avoir participé à l’installation des ordinateurs et à l’aménagement des salles de classe et des laboratoires en informatique, électrotechnique et en télécommunication. « J’ai surtout inscrit mon nom dans l’organisation de plusieurs activités majeures comme la célébration de la journée du 17 mai, la première exposition sur l’histoire des appareils de téléphone, l’exposition sur les femmes et la technique, le concours sur l’art et les TIC, la création des deux prix techniques «Claude Ewald» et prix de «l’Entreprise Lesly Délatour» en 2002, témoigne-t-il, comme premier président du comité central de la première promotion, qui est très reconnaissant envers la direction, les professeurs et tous les étudiants de l’époque qui ont bénéficié des premiers cours en entrepreneuriat, santé et sécurité et ethnique, entre autres, dans le pays entre 2000 et 2003.
Membre du comité des anciens étudiants de Haïti Tec, M. Domerçant croit que ce centre est un modèle d’institution majeure, qui doit servir de référence tant dans le domaine de l’éducation que dans la société haïtienne, par le style de leadership, le sens de l’innovation et la recherche de l’excellence. « C’est grâce à des camarades visionnaires comme Evens Saint-Louis, Rubens Charles, Gareb Domond, Ernst Domerçant, Patrice Mérisier, Dumas Fabert, Stephane Clergé, Carlo Dominique, Fernande Félicin, la première personne inscrite dans les registres de l’institution, entre autres, que nous nous sommes imposés comme de véritables promesses d’une nouvelle génération d’étudiants acteurs proactifs. Comme professeur à Haïti Tec, comme membre de la Cellule Recherche et développement de Haïti Tec et conseiller occasionnel de l’institution, j’estime que j’ai beaucoup reçu de cette institution qui m’a permis, en de nombreuses occasions, de mettre mes connaissances, mes compétences, mes expériences et ma créativité au service de la communauté à travers l’éducation, l’entrepreneuriat et le développement durable», poursuit le conseiller particulier bénévole du directeur exécutif.
Ce n’est pas Jackson Germain qui dira le contraire. Évoluant au Canada depuis quelques années, il dit avoir étudié pendant deux ans et passé douze ans comme employé de Haïti Tec. « Ce centre représente une bonne partie de moi. Mon passage à cette institution restera sans doute le plus marquant de ma vie. J’ai été doublement chanceux de faire partie de la première promotion de l’école et aussi de l’administration. Je dois reconnaître que Haïti Tec m’a permis en tout point de vue de devenir un professionnel. Je ne regretterai jamais d’avoir consenti à un certain moment des sacrifices pour le futur de ce centre qui à mon avis est un modèle de réussite qu’on devrait dupliquer à travers le pays, a indiqué Jackson Germain. Je voudrais aujourd’hui remercier tous ceux avec qui j’ai travaillé pendant cette période à la fois difficile et glorieuse. Haïti Tec est l’une des industries du pays qui fabriquent les hommes et les femmes de l’avenir. Ma fierté est toujours intacte!»
Créé en 1997 par la Fondation Haïti Tec, une organisation à but non lucratif, non confessionnelle, reconnue d’utilité publique, ayant pour mission de développer et de gérer un centre de formation technique et professionnelle d’excellence, le Centre de formation technique et professionnelle Haïti Tec est stratégiquement implanté en plein cœur du parc industriel de la SONAPI sur la route de l’Aéroport et est en contact permanent avec le marché du travail. L’équipe des fondateurs est issue du domaine de l’éducation et de l’industrie, du commerce et des affaires. Vingt membres du milieu des affaires et de l’éducation, dont des Haïtiens et des étrangers, constituent le conseil d’administration de la Fondation Haïti Tec.
Le projet a été porté sur les fonts baptismaux en 1997 par des entités haïtiennes et américaines. Pour la partie haïtienne nous citons : la Fondation des industries d’Haïti (FONDIH) présidée à l’époque par le feu Thierry Gardère, l’Association des industries d’Haïti (l’ADIH), l’Association professionnelle des banques (L’APB), l’Association des producteurs nationaux (L’APRONA), l’Association touristique et hôtelière d’Haiti. Du côté des partenaires américains de la Floride, nous retrouvons : American Airlines, St Thomas University (Monseigneur Francklyn Casale), Broward Community College, Miami Dade County Public School et l’ex-éditeur de Miami Hérald, David Lawrence Jr.
Pendant ces 18 ans, un bon nombre de personnalités ont été successivement à la tête du conseil d’administration de Haïti Tec : feu Ralph Auguste, ambassadeur Lionel Étienne, Françoise Marzouka, Donald Emerant et l’actuel président, Grégory Legros. Aux commandes de la direction exécutive de Haïti Tec, il y a eu en 2000 Michelle Guillaume et depuis 2003 à aujourd’hui Rhony E. Desrogène.
Amos Cincir | Auteur
source:https://lenouvelliste.com/article/197887/4-327-professionnels-formes-en-18-ans-par-haiti-tec